Autoportraits…

Bon ben faut bien s’y coller à montrer sa pomme…

Ben voila c’est chose faite

© photos sylvain landry

La création de la peinture a été rapportée à la vision de Narcisse se contemplant dans son miroir (Alberti) et se réfère donc directement à l’autoportrait. Au-delà de l’introspection, l’autoportrait fut une manière commode d’exercer sa technique (le modèle le plus facilement disponible étant soi-même).

On note l’apparition des premiers autoportraits dès le xiie siècle dans les enluminures, mais ils s’apparentent en fait à un procédé de signature (celles-ci étant souvent accompagnées du nom de l’exécutant) plus qu’à de réelles expressions picturales. Le procédé consistant à se peindre parmi les personnages d’un événement, sorte de signature visuelle du tableau, aurait été utilisé dès 1359 dans l’Assomption de la Vierge d’Andrea Orcagna, de même que peut-être par Fra Angelico. La primeur incontestable du procédé pourrait cependant revenir à Benozzo Gozzoli, qui se met en scène, s’avançant parmi la foule, coiffé d’un bonnet sur lequel son nom est inscrit, dans la fresque de l’adoration des Mages (Chapelle des mages, 1459, à Florence). De même, Piero della Francesca se représente en soldat, lourdement endormi, dans sa Résurrection (vers 1463-1465, Sansepolcro), alors que Sandro Botticelli, se tourne orgueilleusement vers le spectateur, dans une autre Adoration des mages (Florence, 1475). Fra Filippo Lippi reprend le procédé dans le cycle de fresques des Scènes de la vie de la Vierge (Cathédrale de Spolète, entre 1467 et 1469), ainsi que son fils Filippino Lippi dans La dispute avec Simon le Proconsul de la chapelle Brancacci de Santa Maria del Carmine (1471-1472), à l’achèvement de laquelle il participait. De la même manière, on verra Albrecht Dürer traverser avec un ami le paysage du Martyre des 10 000 (1508).

Commentaires

commentaires

Laisser un commentaire